Mon sirop Typhon...
Chacun de nous a, bien rangée dans la case souvenirs, une gentille (!) anecdote dont il se souvient avec une pointe de nostalgie.
Mon beau ballon envolé n'était que le premier maillon d'une suite de petits évènements certainement banals pour les adultes d'alors mais importants au regard de la petite fille que j'étais.
Cet après-midi là, un violent saignement de nez avait interrompu mes jeux. Que fait-on quand pareille mésaventure arrive ? Tête penchée en arrière (les avis divergent sur l'efficacité du procédé), mèche dans la narine et , afin d'éviter que ma turbulence n'aggrave le problème, ma petite Maman m'allonge sur son lit (ce qui était quand même un sacré privilège car il nous était interdit de jouer chahuter sur ce lit).
La vue du sang impressionne. Et, malgré mon jeune âge, une crise de panique me saisit...et si je mourrais ? ( je ne suis pas certaine d'avoir poussé le raisonnement aussi loin mais je ressens encore cette angoisse diffuse et indéfinissable)...
C'est bien connu, toutes les petites princesses ont (au moins) une bonne fée qui veille sur elles. Outre le Roi mon père, la Reine ma mère et tous les membres de la famille royale, il existait une personne qui tenait une place importante dans ma vie .
De simple voisine, Denise D. était devenue une amie très chère. Une femme adorable, admirable. Ses 2 grands fils n'avaient pas comblé totalement son amour des enfants ou devrais-je dire son amour des autres....
Elle était celle qui nous gardait quand notre petite Maman devait s'absenter et que Mémé n'était pas disponible, celle qui nous invitait à venir regarder "La piste aux étoiles" le mercredi soir (pas de télévision chez nous)..., celle qui consolait nos chagrins d'enfant et nous gâtait...... celle chez qui nous avons découvert les premiers yaourts vanille ou chocolat dans leurs pots en carton paraffiné (tellement plus modes que ceux en verre) :o)
Le hasard faisant souvent bien les choses, Denise a frappé à la porte ce jour là. Et, oh merveille, ELLE possédait LE médicament miracle qui stopperait à coup sûr cette méchante épistaxis et calmerait, par là même, la gamine apeurée !!!
Longtemps j'ai cherché le nom de ce médicament qui avait été si efficace (on ne sait jamais, une urgence !). Ma petite Mère ne pouvait pas m'aider, elle ne gardait aucun souvenir de la scène (ce qui prouve, si besoin est, que adultes et enfants n'accordent pas la même importance aux mêmes évènements)...
Je l'ai retrouvé...
Bien des années plus tard...
Offert sous le manteau par une copine plus au fait que moi des produits illicites...
Un vulgaire chewing-gum !
Les gommes à mâcher (:o)) étaient proscrites à la maison. Nous avions des bonbons, du chocolat. Nous n'étions pas privés de friandises, non, juste : " pas de chewing gum". Mon petit Papa faisait une fixation négative sur cette sucrerie...
Donc, pas de ricanements désobligeants svp (en admettant que des ricanements puissent être obligeants). Je n'avais pas reconnu le goût du chewing-gum parce que je n'en avais jamais mâchouillé (dixit Papa).
(En voilà un qui ne doit jamais saigner du nez)
Belle journée à tou(te)s...