Oh ! Qu'elle est belle...
Avez-vous parcouru son aride montagne,
Où les cheveux au vent on est si bien le soir ?
Avez-vous respiré ses parfums, sa campagne
Et ses branches d'ajonc et ses champs de blé noir ?
Ma Nana foule donc, pour la première fois, la terre de ses ancêtres armoricains.
J'aime bien l'idée de continuité. Savoir qu'elle met ses jolis pieds où sa mère, sa grand-mère, son arrière-grand-mère et tant d'autres aïeules, ont posé les leurs, donnerait presque un sentiment d'éternité. Et même si les choses ont changé, les fleurs ont fané et que le temps d'avant, c'était le temps d'avant *, c'est bon de se pencher un peu sur ses racines.
La voir sauter dans les vagues et courir après l'écume me donne des envies d'Océan, de vent qui cingle et de parfum iodé. Quatre ans loin de mon petit coin breton ! La distance n'est pourtant pas si importante mais me rendre, sans qu'elle m'accompagne, dans ce lieu qui vit la naissance et la jeunesse de ma mère, m'est difficile. Et ne s'est jamais produit...
Mon paradis est un trou. Un joli trou mais un trou. Isolé. Éloigné de ce qui rassure l'urbaine que je suis, qui ne s'imagine pas y séjourner avec une personne (très) âgée. Encore moins l'abandonner, ne serait-ce qu'une journée, dans une nature parfois hostile :-).
Foin de la mer et ses galets, une pile de livres m'attend. Posée au chevet de mon lit, elle prend de l'altitude et n'est pas près de diminuer. J'accumule, j'achète bouquins sur bouquins. La simple lecture d'un résumé peut être décisive. Les conseils d'amis font le reste. J'ai toujours agi ainsi. Je suis incorrigible. Peur de manquer ?
* Merci Céline