Et rien d'autre...
Je ne rejoindrai pas le choeur de certaines de mes amies de plume. Je ne dirai pas que le temps passe vite, plus vite qu'autrefois. Il passe, c'est tout. Il passe comme il a toujours passé. Comme avant, comme lorsque nous étions petits et insouciants.
La jeunesse n'imagine pas retenir le temps. Elle ne cultive pas la nostalgie. Elle attend, elle espère, elle s'impatiente. Elle ne vit pas les yeux dans le dos. Voilà la différence...
Dur constat, prise de conscience douloureuse : je ne dispose pas de moins de temps pour alimenter ce blog, j'en utilise plus pour faire la même chose qu'avant.
Si le temps ne passe pas plus vite, il n'est pas élastique. Je rame et je m'essouffle. Mais je suis encore là. Parce que j'aime mes lectrices fidèles. J'aime aussi celles qui donnent des petits coups de canif dans le contrat. Celles qui me lâchent parfois. Ce serait inopportun de les mal juger : je les abandonne aussi, souvent. Le temps d'une pause. Pour revenir plus tard, honteuse et coupable. Tu m'aimes, dis ?
J'ai retrouvé ma petite fille modèle, ma titounette belge. Le temps (encore) d'un long week-end, j'ai pouponné, fait le plein de câlins, gagatisé à plaisir, conduit fièrement une poussette habitée d'un trésor que tous les passants m'enviaient. Le seul bébé qui ne pleure pas, ce n'est pas qu'une chanson...
Mercredi m'accordera peut-être le bonheur de voir ma Nana belle. Ma grande petite-fille.
Le bébé est loin. Il s'est transformé en fillette coquette (avec une notion toute personnelle de l'élégance) et coquine. Coléreuse parfois, râleuse, boudeuse, bavarde. Mais tellement câline...
Je ne dirai pas que le temps passe trop vite. Et puis trop vite par rapport à quoi ? Il n'empêche que j'aimerais, parfois, figer l'image, appuyer sur pause, savourer ces moments et rembobiner à l'envi.
Mais imaginez que la bande se coince...
Mes petites-filles m'empêchent de redouter la course du temps.