Envol...
Je compte et recompte mais je dois me rendre à l'évidence : 3 semaines sans billets ! Je crois que, exceptés les jours bénis des vacances, je ne suis jamais restée si longtemps muette.
Certains pensent certainement que je serais tout aussi avisée de continuer ainsi : ne niez pas, je devine les ricanements derrière les écrans.
Les autres, les bons, les gentils doivent s'inquiéter de ce silence. J'ai pitié d'eux, c'est donc pour cette minorité silencieuse et vraiment importante que je reprends le clavier.
Ma Nana Belle et ses parents vont quitter mon environnement proche (très très proche depuis la naissance de ma belette). Je ne connaîtrai plus les câlins du matin, ceux du soir, le bain, les vidéos de Petit ours brun (survivrai-je au manque ?), les gros chagrins effacés par un petit bisou, les cris (ma Nana a du caractère et il ne se manifeste pas toujours de façon... positive)et les si jolis éclats de rire...
La distance entre nous sera infime mais elle sera là et le quotidien va me manquer.
Je suis mère et grand-mère de filles. Je suis mère-poule.
Pas une mère castratrice, envahissante (je me plais à le croire, seules les intéressées pourraient confirmer) mais celle qui aime avoir sa nichée autour d'elle, toute sa nichée. Attention, pas d'extrapolation hasardeuse, je ne serai jamais pressentie pour le prix Cognacq-Jay. Trois filles, deux petite-filles, rien de bien exceptionnel. Qu'importe, je suis comblée.
Je n'ai et n'aurai pas de belle-fille, je ne peux donc pas évoquer les rapports belle-mère/brue (en tant que belle-maman car ceux que j'entretiens avec ma propre belle-mère sont merveilleux et ce, depuis bientôt 40 ans). La relation mère/fille me parle plus et me convient on ne peut mieux.
Passés les mois parfois délicats de l'adolescence, ceux de cette rivalité inconsciente dont on nous rebat les oreilles, ceux où la jeune fille tente de tuer (en principe symboliquement) la femme qui prétend la connaître mieux que quiconque, qu'il est rassurant de se découvrir tant de points communs et cet amour indéfectible.
J'aime être un maillon de ce girl-power. Pas le plus ancien, pas le plus jeune. Au milieu, au chaud, bien entourée.
Ma petite-fille modèle, ma Titounette, est loin. J'ai le compte-rendu fidèle et régulier de ses journées mais pas le contact physique si important. Chaque rencontre demande quelques efforts (!) de séduction. De mon côté, aucun souci : mon amour lui est tout acquis et sans condition.
À son tour, ma Nana s'éloigne un peu. Je n'en aurai que plus de bonheur à la retrouver.