C'est ma faute, c'est ma faute ...
Une envie de bloguer de moins en moins présente (ou, alors, une fois couchée, lorsque tout dort autour de moi, qu'il est hors de question de bouger ne serait-ce qu'un orteil et que les mots s'enchaînent magiquement dans ma tête ).
À ce propos, hier soir, ♪ il m'est venu une idée : si je pensais un peu à moi ♫ j'investissais dans un dictaphone ? Il faut bien avouer que le calepin posé sur la table de chevet a vécu. La lecture, au petit matin, des quelques phrases griffonnées dans l'obscurité m'a souvent plongée dans un abîme de perplexité :
"au premier réagir degré c'est bien sans humour ou détachement l'amour est tout"
Pas la moindre once d'idée, pas le plus petit vermisseau à développer. Même si certains thèmes, tout comme un bon ragoût, apprécient d'être réchauffés (ils n'en sont souvent que meilleurs), j'avoue que le ressassé du ressassé me lasse un peu -sauf ma Nana belle sauf ma Nana belle sauf ma Nana belle- (mais cette déclaration n'engage QUE MOI -attention, j'ai bien écrit QUE MOI-).
Je culpabilisais, je m'inquiétais même de ce manque d'inspiration lorsque la lumière est venue d'un commentaire un peu... acide. Touchée (blessée ?) par une proclamation faite dans un de mes billets, une lectrice a réagi assez vivement.
Si j'avais un léger doute quant à la difficulté de retranscrire ses sentiments, son ressenti, voilà qui l'a rapidement balayé. Oralement, il est toujours possible de reformuler, de modifier les termes de son exposé en fonction de son interlocuteur mais par écrit !!!
Une fois les mots couchés, enregistrés, rien ni personne ne peut empêcher l'Autre de décortiquer, d'extrapoler, d'imaginer ... et conclure à sa façon.
C'est ainsi que le propos le plus... banal peut être perçu exagéremment par un lecteur qui se sentira personnellement concerné, voire visé, attaqué et s'octroiera le devoir de vous le faire savoir de manière percutante.
Pas de solution miracle. Juste ne pas systématiquement essayer de lire entre les lignes afin d'y découvrir des desseins (noirs le plus souvent) qui n'y sont pas (mais que l'on trouvera quand même car quand on veut ...). Arrêter de croire que le voisin est un ennemi potentiel dont le bonheur ultime est de vous blesser ou un irréfléchi bête (et méchant ?)qui ne mesure pas la portée de ses paroles. Ne pas prêter (ou donner pour les plus généreux) à son prochain des intentions qu'il n'a jamais eues.
Ceci dit, à toute chose malheur est bon. C'est ainsi que j'éprouverais presque de la compassion envers ces femmes et ces hommes publics, politiques (pas tous, faut pas rêver) ou autres, suspectés du pire (et rarement du meilleur) à cause de phrases mal interprétées, forcées, déformées à plaisir ...
Et comme je suis en verve et que j'ai un mal fou à vous quitter, je terminerai par cette petite maxime que mes parents nous répétaient à l'envi et que je n'ai pas manqué de resservir à mes filles durant leur scolarité : "n'oublie jamais : ce n'est pas toi que ton professeur note/juge mais ton travail" ... et ça fait une sacrée différence si si ...
Bon week-end ...